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Santé publique France
La contraception d’urgence : combien de temps pour pouvoir en bénéficier ? »
22-06-2012
Cinq jours. C’est le délai maximum dont dispose une femme après un rapport sexuel pour éviter une grossesse non désirée. Quelle que soit la situation à risque : oubli de pilule, accident de préservatif, absence de contraception, il existe différentes méthodes de contraception d’urgence efficaces. À partir du 22 juin le ministère en charge de la santé et l’Inpes lancent une campagne (à la radio et sur Internet) sur la contraception dite « de rattrapage » et ses délais.
D’après le Baromètre Santé 2010 de l’Inpes (données à paraître), 48 % des dernières grossesses n’étaient pas planifiées chez les femmes de 18-24 ans. Le recours insuffisant à la contraception d’urgence est l’une des raisons qui peuvent expliquer ce pourcentage. En 2007, seulement une femme sur dix ayant eu recours à l’IVG avait utilisé la contraception d’urgence pour éviter la grossesse. Neuf femmes sur dix ne mettent donc pas en place de stratégie de rattrapage à l’issue d’un rapport sexuel à risque.
La tranche des 18-24 ans utilise peu la contraception d’urgence : seuls 12,5 % des femmes sexuellement actives de cette tranche d’âge y ont eu recours dans les douze derniers mois, vs 25,6 % des 15-17 ans. (Baromètre santé Inpes 2010).
Il semble que beaucoup de femmes méconnaissent les délais des différentes méthodes existantes, leur mode d’utilisation, les possibilités d’accès, etc.
Face à cette situation, le ministère des Affaires Sociales et de la Santé et l’Inpes ont conçu une nouvelle campagne de communication comportant trois spots radio diffusés à partir du 22 juin et des actions sur Internet (bannières web, site de référence sur la contraception). L’objectif est d’informer les femmes -en particulier les 18-24 ans- qu’en cas de doute, elles ont jusqu’à cinq jours (cent vingts heures) pour agir.
La contraception d’urgence est souvent appelée « pilule du lendemain », ce qui laisse entendre qu’il s’agit d’une pilule à prendre dans les 24 heures. Or pour éviter une grossesse, les femmes disposent en réalité de jusqu’à 120 heures selon la méthode utilisée (toutefois, plus on y a recours rapidement, plus l’efficacité est importante) :
- Jusqu’à 3 jours après le rapport non-protégé : les femmes peuvent obtenir directement sans ordonnance un moyen de contraception d’urgence (gratuit et anonyme pour les mineures).
- Entre 3 et 5 jours après le rapport non-protégé : les femmes peuvent se procurer, uniquement sur prescription médicale, une pilule contraceptive d’urgence.
Ce délai maximum, message au cœur de la nouvelle campagne, est important à connaître, tout comme les différentes méthodes (hormonales ou par pose d’un stérilet) existantes.
Une campagne de sensibilisation pour rappeler qu’en cas de doute, des solutions existent
La campagne, sous forme de spots radios (du 22 juin au 10 juillet 2012) et de bannières web (du 22 juin au 17 juillet), s’articule autour des prises de risque les plus fréquentes : l’oubli de pilule, l’accident de préservatif et l’absence de contraception. Elle met en scène les questionnements de trois jeunes femmes confrontées à ces situations : entre anxiété, doute et négociation avec soi-même. « Bon, le préservatif a craqué hier soir. Mais y’en a qui essayent pendant des années… ». « J’ai oublié ma pilule hier… Si j’en prends deux maintenant, ça devrait le faire, non ? Ça fait trois ans que je la prends tous les jours, je ne vais pas tomber enceinte direct ? »
Tout en misant sur l'humour et l'empathie, la campagne présente ainsi la contraception d’urgence comme un moyen d'écarter les affres du doute, souvent omniprésent après un rapport sexuel à risque.
Elle invite aussi les femmes à aller plus loin, en les renvoyant vers les professionnels de santé et le site choisirsacontraception.fr.
Les 3 spots radio
En France métropolitaine : diffusion sur Skyrock, Virgin, NRJ, Fun Radio et les radios indépendantes. Les spots seront aussi diffusés à la Réunion/Mayotte, en Guadeloupe/Martinique et en Guyane.
Les trois bannières web
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Le site www.choisirsacontraception.fr
L’ensemble des supports grand public de la campagne renvoie sur ce site qui permet de bénéficier d’informations, d’outils et de conseils sur les différentes méthodes de contraception régulières et d’urgence. On y retrouve notamment la fiche « Que faire en cas d’oubli de pilule ? », les questions les plus fréquentes sur la thématique, des témoignages.
Dans la presse professionnelle
À partir du 8 juin, parution d’une annonce pour annoncer la campagne dans la presse pour médecins généralistes, gynécologues, pharmaciens, sages-femmes.
Logiciel de gestion de patients
À partir du 18 juin, les médecins recevront des informations concernant la campagne via leur logiciel professionnel.
La contraception d’urgence en pratique
Rupture de préservatif, oubli de pilule, ou encore décollement de patch, la contraception d’urgence permet de faire face à un risque de grossesse non désirée. Elle ne constitue donc pas une méthode de contraception régulière. Il s’agit au contraire d’une méthode de rattrapage qui, bien utilisée, est une solution efficace pour éviter un risque ponctuel de grossesse. Il en existe deux types : la contraception d’urgence hormonale et le DIU au cuivre (dispositif intra-utérin, aussi appelé stérilet).
I - La contraception d’urgence hormonale
Elle se présente sous la forme d’un comprimé à prendre le plus tôt possible. Plus elle est prise rapidement, plus elle est efficace. Deux méthodes de contraception hormonales existent :
- La contraception d’urgence au lévonorgestrel doit être prise au plus tard dans les 72 heures (3 jours) après le rapport sexuel non ou mal protégé. Elle est délivrée de manière anonyme et gratuite aux mineures dans les pharmacies (avec ou sans ordonnance), les infirmeries scolaires et les centres de planification et d’éducation familiale (CPEF).
- La contraception d’urgence à l’ulipristal-acétate doit être prise au plus tard dans les 120 heures (5 jours) après le rapport sexuel non ou mal protégé. Elle est délivrée en pharmacie, uniquement sur ordonnance.
II - La contraception d’urgence non hormonale
Un DIU au cuivre peut également être utilisé comme contraception d’urgence dans un délai de 120 heures maximum (5 jours) après le rapport à risque. Cette méthode a pour avantage de constituer également une contraception régulière fiable et peu contraignante. Afin de se faire poser un DIU au cuivre, il faut au préalable consulter un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme. Il peut être nécessaire de vérifier lors de la prise de rendez-vous que le professionnel pratique la pose de DIU en précisant qu'il s'agit d'une urgence.
Rappel : efficaces pour lutter contre les grossesses non désirées, ces méthodes de contraception d’urgence ne protègent pas contre les infections sexuellement transmissibles (IST).
Pour en savoir plus
- www.choisirsacontraception.fr
- Le communiqué de presse : Contraception d’urgence : cinq jours pour éviter une grossesse non désirée – 19 juin 2012
- Les brochures Contraception d’urgence métropole et Dom du Cespharm (Comité des Pharmaciens, ancien CESSPF Comité d’Éducation Sanitaire et Sociale de la Pharmacie Française)
- La dernière campagne contraception de l’Inpes (À chacun sa contraception 25 octobre 2011)
- La Journée mondiale de la contraception du 26 septembre 2011
- La brochure « Choisir sa contraception »
- Présente les différentes méthodes contraceptives et fournit les informations pratiques pour savoir où, comment et à quel prix se les procurer. La brochure « Choisir sa contraception » pour les Dom
- La carte « Que faire en cas d'oubli de pilule », conçue comme un outil de dialogue entre le professionnel et sa patiente, décrit la conduite à tenir en cas d’oubli. Les professionnels peuvent la remettre lors de la prescription ou de la délivrance de la pilule en précisant le nom de la pilule utilisée, le cas échéant, le nombre de comprimés placebos, et le délai au-delà duquel il existe un risque de grossesse. Son format carte de crédit en fait un aide-mémoire facile à conserver avec soi pour les femmes.